Cette année, Opera Gallery célèbre avec liesse ses 10 ans de présence en principauté de Monaco. L’occasion idéale d’en apprendre un peu plus sur son directeur, Damien Simonelli, et sur le fascinant marché de l’art. Mais laissons lui la parole…
Parlez-nous, tout d’abord, un peu de vous…
Comment l’art est-il venu à vous et inversement ?
Je suis un amateur d’art et ce depuis mon plus jeune âge… C’est ma mère, elle-même grande amatrice d’art, qui m’emmenait faire la tournée des musées, des fondations ou d’autres galeries et qui m’a donné goût à l’art. Son but était de me faire découvrir l’Histoire au travers du prisme des arts. Ces sorties étaient aussi le moyen de nous évader du quotidien, de nous enrichir culturellement et nous permettait de développer notre côté créatif.
Comment êtes vous arrivé chez Opera Gallery ?
J’ai débuté chez Opera Gallery il y a un peu plus de 8 ans, en tant que stagiaire et depuis je ne suis plus reparti… Opera Gallery est présent en principauté depuis 2008, nous fêtons cette année les 10 ans de la galerie de Monaco. L’espace monégasque fait partie d’un groupe de 13 galeries présentes en Europe, aux États Unis, en Asie et au Moyen-Orient.
Pourriez-vous nous expliquer les différentes activités d’une galerie d’art comme Opera Gallery Monaco ?
L’activité de nos galeries est principalement de promouvoir et de commercialiser nos œuvres et artistes. Il s’agit bien entendu de conseiller le collectionneur mais aussi de l’accompagner dans l’élaboration et/ou l’évolution de sa collection. En parallèle, notre objectif est aussi de participer à la vie culturelle de chacune des villes où nous sommes implantés, à travers par exemple l’organisation d’expositions temporaires de sculptures en extérieur et au cœur de la ville. Cet été à Monaco, vous pourrez admirer le travail de l’artiste Uruguayen Pablo Atchugarry, dont deux sculptures seront exposées au Monte-Carlo Beach. Nous exposerons aussi une magnifique œuvre de l’artiste espagnol et contemporain Manolo Valdes, qui sera visible sur le square Beaumarchais faisant face à l’Hôtel Hermitage.
Comment la Principauté de Monaco se distingue t-elle sur le marché international de l’Art ?
Monaco est une place très intéressante pour le marché de l’art. En effet, il y a de plus en plus de galeries qui s’installent en principauté. Un grand nombre de passionnés et de collectionneurs sont des résidents de la Principauté dont une bonne partie sont propriétaires de très belles collections. Enfin, on y retrouve une activité culturelle intense, particulièrement sur la période estivale où Art Fairs et expositions publiques se croisent.
Comment est évaluée la valeur d’une œuvre ?
Aujourd’hui, pour les artistes confirmés et autres Maîtres, ce sont les prestigieuses maisons de ventes aux enchères, comme Christie’s ou Sotheby’s, qui déterminent la valeur d’une œuvre sur le marché. Pour les artistes moins confirmés, les facteurs sont très nombreux. On y compte d’abord la qualité et l’intérêt que présentent le travail artistique, l’importance des institutions dans lesquels ils sont exposés, les publications et les critiques d’art, et aussi les collections dans lesquelles les œuvres sont conservées.
Quelles sont les expositions que vous attendez le plus cette année ?
Cette année est particulière sachant que nous fêtons nos 10 ans en Principauté.
Il y a donc trois expositions qui auront lieu au sein de notre galerie monégasque.
La première, The Art of Matter, débutera le 18 mai. Elle mettra en avant le talent et le côté créatif de 7 artistes contemporains asiatiques spécialisés dans le travail de la matière (papiers, boutons, clous,…).
La seconde, qui est à mes yeux la plus importante de l’année, est notre Monaco Masters Show. L’exposition ouvrira ses portes au début du mois de juillet et ce jusqu’à la fin août. Cette exposition réunira un ensemble éclectique d’œuvres partant du début du XXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Vous pourrez admirer des œuvres de Maîtres de l’art moderne, comme Pablo Picasso, Joan Miró, Marc Chagall, Fernand Léger… mais aussi une sélection d’œuvres contemporaines d’artistes reconnus comme Pierre Soulages, Keith Haring, George Condo, Manolo Valdés parmi d’autres. Nous intégrerons à ce show des artistes que nous représentons au premier marché comme Andy Denzler, David Kim Whittaker ou André Brasilier.
Enfin, la troisième et dernière exposition de l’année chez Opera Gallery Monaco, sera une exposition photo avec une artiste déjà très connue sur le marché, en la personne d’Ellen von Unwerth.
Plus personnellement, quels sont vos artistes favoris ?
Je n’ai pas particulièrement d’artistes favoris… Mais pour vous en citer quelques uns, j’admire beaucoup le travail de Pierre Soulages qui est selon moi un des plus grands artistes de la période d’après-guerre. Le travail sculptural de l’artiste espagnol Manolo Valdés a pour moi une grande force esthétique. Enfin, l’œuvre et la recherche artistique du maître Pablo Picasso me fascinera toujours.
Qui est aujourd’hui le client d’Opera Gallery?
La majorité des clients sont des particuliers et amateurs d’arts. Certains ont des collections très complètes et pointues quand d’autres sont à la phase de commencement d’une collection. Notre but est d’accompagner ces différents profils en satisfaisant le collectionneur avisé ou en conseillant le collectionneur débutant.
Et concernant la vente en ligne ?
Malgré mon jeune âge, je partage plus la vision d’anciens marchands sur la vente d’œuvres d’art en ligne. Même s’il est indéniable que plusieurs collectionneurs achètent en ligne aujourd’hui, je trouve tout de même essentiel l’échange et le contact réel avec une œuvre. Une œuvre d’art ne peut s’apprécier à 100% que lorsque vous vous trouvez confronter face à celle-ci… des choses se passent, des émotions en ressortent, le travail de la matière ou des couleurs ainsi que la démarche artistique s’apprécient bien plus en réel qu’à travers tout autre support, en l’occurrence bien mieux que sur un écran digital.
Comment voyez vous l’évolution de votre métier dans les 20 prochaines années ?
Le marché de l’art, déjà globalisé, est en constante évolution et diversification. Il reste un marché spéculatif et pour les moins difficile à comprendre pour certains qui ne connaissent pas le milieu. Selon moi, le collectionneur aura toujours besoin d’un conseil ou d’un avis avant de passer à l’acte d’achat ou d’investissement. Dans notre métier le côté humain prend une place importante, l’échange avec le collectionneur et son conseiller fait parti du processus d’acquisition. La confiance dans cette relation marchand/collectionneur est un élément clé. Je pense qu’il sera difficile de nous remplacer par un ordinateur ou autre supports
technologiques.