mercredi 7 juin 2023

Exposition « Serge Gainsbourg, le mot exact. »

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Gainsbourg en studio © Andrew Birkin

Jusqu’au 8 mai prochain, la Bibliothèque Publique d’Information du Centre Pompidou à Paris s’associe avec la Maison Gainsbourg (institution culturelle dédiée à Serge Gainsbourg qui ouvrira courant 2023) afin de présenter une passionnante exposition dédiée aux manuscrits de Serge Gainsbourg provenant de son domicile, 5 bis rue de Verneuil à Paris, ainsi que de nombreux ouvrages de sa bibliothèque privée. Une véritable plongée au cœur même de la créativité littéraire de cet artiste hors normes. 

Cet hommage à la création littéraire et aux différentes formes d’écriture met en exergue les métiers de romancier, parolier, compositeur, interprète, photographe et réalisateur de Serge Gainsbourg mais aussi à toute l’étendue de son talent. En effet, ce dernier s’est toujours beaucoup inspiré de la poésie et de la littérature afin d’imaginer ses créations artistiques. Parolier de génie, très prolifique au cours de ses 33 ans de carrière, il est à l’origine de plus de 550 titres qu’ils aient été écrits pour lui-même ou pour leurs interprètes parmi lesquels “Le Poinçonneur des Lilas”, “La Javanaise”, “Bonnie and Clyde”, ‘’Les sucettes’’, “Je t’aime, moi non plus”, “Je suis venu te dire que je m’en vais”, “Ex-fan des sixties”, “Aux armes et caetera”, “Love on the Beat”, “Dis-lui toi que je t’aime”… Les visiteurs pourront ainsi découvrir pour la toute première fois des partitions originales comme celles de ‘’Initiales BB’’ ou encore les manuscrits de paroles comme celui de ‘’Baby Pop’’. Gainsbourg était également un collectionneur compulsif d’écrits : petits papiers, autographes, dédicaces et autres paperolles (technique de réalisation de décors utilisant de fines bandes de papier roulées et collées sur la tranche sur un support). On en retrouve ici un certain nombre issus de la collection privée de sa fille Charlotte. 

on y trouve également des biographies de musiciens,romans policiers, et bandes dessinées, ainsi que des livres d’art, de photo et de cinéma.

Les visiteurs pourront également se plonger dans un vaste éventail d’ouvrages hétéroclites tirés de sa bibliothèque personnelle où Rimbaud et Baudelaire content fleurette à quelques grands auteurs romanesques de la fin du XIXe et du XXe siècle ou aux textes sulfureux du marquis de Sade… Mais on y trouve également des biographies de musiciens, romans policiers, et bandes dessinées, ainsi que des livres d’art, de photos ou de cinéma. On découvre également dans sa bibliothèque, l’univers de la construction d’un double littéraire car l’artiste se décline sous de multiples identités, de Lucien Ginsburg à Gainsbarre en passant par Guimbard et Julien Grix. 

On retrouve ainsi les ouvrages Adolphe de Benjamin Constant, Humbert Humbert de Vladimir Nabokov, ou encore Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde et le Horla de Guy de Maupassant. Ce double que l’on retrouve au sein même de son œuvre où il brouille les pistes en incarnant l’énigmatique chanteur-narrateur, baptisé l’Homme à tête de chou, du titre de son album paru en 1976 et inspiré d’une sculpture de Claude Lalanne, évoquant le Frankenstein de Mary Shelley. 

Ayant très vite compris l’importance des médias, l’artiste leur offre également son alter ego sombre et provocateur Gainsbarre qu’il évoque pour la première fois en 1981 dans la chanson “Ecce homo” et qui au fil des années prendra le pas sur Gainsbourg lui-même à l’instar du héros de Maupassant. 

« Là où d’autres artistes, chanteurs, auteurs, compositeurs, construisent et entretiennent une carrière, Serge Gainsbourg a bâti une œuvre. Méthodiquement. Mieux que quiconque, il incarne l’âge d’or de la chanson française : sa production épouse les contours de la plus foisonnante période de l’industrie du disque. Considérable par sa richesse et son ouverture à de nombreux genres musicaux, par la diversité de ses interprètes, par ses incursions dans le cinéma, la télévision et la publicité, l’œuvre de Serge Gainsbourg est unique et demeure toujours moderne plus de trente ans après la mort de l’artiste, reconnue et célébrée en France comme à l’étranger. » déclare Sébastien Merlet dans Le Gainsbook (Éditions Seghers, 2019)

L’exposition sera accompagnée d’une riche programmation associée à retrouver sur le site de la BPI.

www.bpi.fr  

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