Le succès des deux premières éditions a incité les marques horlogères éditrices à relancer pour une troisième fois les Geneva Watch Days, un rendez-vous que l’on devine appelé à se pérenniser. Petit tour d’un instantané horloger pensé pour les amateurs en quête de relationnel direct et de sensationnel. observateurs le niveau de pouvoir et l’état d’esprit dans lequel leurs propriétaires envisagent leurs déplacements. Décryptage !

Il n’y a pas encore si longtemps, les collectionneurs de montres pouvaient se rendre à Baselworld pour célébrer la grand-messe des montres et satisfaire leur curiosité en découvrant, en vrai les tous nouveaux garde-temps. Malheureusement, ce salon international annuellement organisé au cœur de la ville de Bâle, en Suisse, a aujourd’hui disparu de n’avoir pas su s’adapter au marché horloger en rapide mutation. Frustrés de n’avoir plus ce rendez-vous, beaucoup de passionnés espèrent pouvoir rentrer au Watches & Wonders qui se tient tous les ans à Genève à la fin du mois de mars. En attendant que ce vœu se réalise, un petit collectif de marques indépendantes ou appartenant à des groupes de luxe s’est constitué pour offrir à tous les amateurs et aux professionnels de la branche de pouvoir découvrir leurs nouveautés lors d’un rendez-vous dont le caractère informel incite à l’aborder en toute décontraction. Baptisé Geneva Watch Days, ce salon est initialement né en 2020 de la volonté de marques entreprenantes de fédérer le marché durant la pandémie de Covid 19. L’an passé, la deuxième édition avait démontré la pertinence de la démarche et cette année plus encore aux vues de l’affluence dans les lobbys des hôtels où ont élu domicile, les marques participantes.
Des marques accessibles
Elles étaient 33 maisons à s’être données rendez-vous dans une partie des grands palaces genevois implantés sur le quai du Mont Blanc, du 29 août au 1er septembre. Pour les amateurs de passage n’ayant pas pris date avec les marques qui les intéressaient, il était possible de visiter l’exposition organisée dans la grande tente plantée devant le monument Brunswick et ouvrant sur le célèbre jet d’eau de la ville et de suivre les conférences s’y déroulant. Pour les plus malins ou les plus avertis, il était possible de découvrir et d’essayer les modèles en échangeant avec les patrons des marques ou les designers dans les suites louées pour l’occasion. Comme le disait Yacine Sar, la responsable communication de la manufacture Urwerk : « il a fallu gérer l’agenda au plus serré car les amateurs étaient nombreux lors de ces rencontres aux allures confidentielles à vouloir échanger avec les fondateurs ou les CEO des maisons présentes ». Dans le métier, pareille occasion est devenue rare et beaucoup désirent vivre cette expérience auparavant réservée aux journalistes. De toute évidence cette immersion est un vrai moment hors du temps où le plaisir de vivre sa passion pouvait se lire sur tous les visages. Il faut dire, l’éventail des marques présentes permettait de découvrir des pièces accessibles, des produits hors du commun ou même parfois uniques dont voici une petite sélection.
Les forces en présence
Les salons ne sont pas seulement l’occasion de faire se retrouver les professionnels et les amateurs éclairés autour d’un verre et de quelques petits fours. L’idée de base est de leur présenter des pièces susceptibles de les intéresser pour finir dans les pages des magazines, sites et autres vidéos sur les différents médias existants et, si possible, au poignet de ceux ayant succombé à leurs charmes. Il y avait du bon chez tous les acteurs de ce rendez-vous informel et quelques pépites qui méritaient un arrêt sur image. Comme d’habitude, les petites maisons sont celles qui ont su le plus faire montre de créativité.
La maison HYT reprise en main par Davide Cerrato a su séduire avec ses montres à affichage « fluidique ». Entre garde-temps et clepsydre, ces instruments aux designs inspirés font mouche comme le modèle Green Nebula. Il en va de même avec les créations de la jeune marque d’horlogerie française Trilobe. Son modèle «Une Folle Journée » a séduit l’ensemble de la profession par son originalité et son approche tridimensionnelle du temps. La manufacture Urwerk que l’on sait régulièrement proposer des mode d’affichage du temps disruptifs a su elle aussi une nouvelle fois convaincre les fanatiques des garde-temps futuristes avec ses modèles UR100 Purple et l’étonnante UR112. Moins surprenantes sans doute mais intéressantes tout de même, les pièces proposées par Hautlence et Moser & Cie avaient de quoi retenir l’attention des puristes en quête de produits identifiables du premier coup d’œil. Plus classiques, les autres maisons participantes faisaient elles aussi leur cinéma sur le quai du Mont Blanc à Genève, chacune dans le Palace de leur choix. Arnold & son était au Fairmont et présentait la dernière version de la Luna Magna Ultimate. La maison Bvlgari exposait sa collection de pièces au Ritz Carlton. On notait l’arrivée de montres féminines toute noires et la présence d’une nouvelle ligne d’Octo Finissimo en or rose qui ne laissera personne insensible. Parmi les références ayant laissé un bon souvenir en raison de leur fraicheur, on retiendra également la Tortue Lady Automatique présentée par la Maison Claude Meylan à l’hôtel Beau Rivage. Enfin, pour ceux qui aiment déambuler en ville, il était aussi possible de découvrir des nouveautés en boutique.
Il y avait du bon chez tous les acteurs de ce rendez-vous informel et quelques pépites qui méritaient un arrêt sur image.
On pense en particulier aux nouvelles déclinaisons « Rainbow » d’Ulysse Nardin, aux folies horlogères de chez Artya et à la nouvelle Square Bang de chez Hublot qui, s’il ne participait pas encore à ce salon, méritait tout de même le détour, juste histoire de se faire une idée de ce que fait cette nouveauté au poignet. Et parce qu’il en faut pour les plus jeunes et clôturer ce dossier sur une ouverture en direction des « Millennials » en quête de garde-temps abordables pour le quotidien, un petit détour par les stands des maisons Frédérique Constant, Alpina et Maurice Lacroix s’imposait car on y découvrait des pièces toutes attractives à des prix très étudiés.
L’an prochain, ces rencontres sont appelées à évoluer pour que l’expérience soit encore meilleure pour ceux qui auront fait l’effort de venir rencontrer ces horlogers prêts à recevoir les professionnels de la branche et les collectionneurs motivés. Différentes choses se disent et il faudra être à l’affût des informations dès juin prochain pour réserver du temps à cette « concentration horlogère » qui n’a d’informel que le lieu d’exposition.