Depuis sa création, la marque aux chevrons n’a cessé d’innover et de surprendre par son audace. La « Deuch » demeure le véhicule le plus emblématique du XXème siècle.

La première voiture populaire
C’est au milieu des années 30 que Pierre Jules Boulanger décide de créer la première voiture « populaire ». Sa volonté est claire : il veut un véhicule au confort simple, accessible au plus grand nombre, donc « bon marché », et susceptible de transporter plusieurs personnes ainsi que leurs bagages sur tous types de terrains. La publicité de l’époque précise qu’elle pouvait traverser un champ labouré en transportant un panier d’œufs sans en casser un seul. La 2cv a donc été conçue dans le but d’être une voiture économique, tant à l’achat qu’à l’entretien. C’est pourquoi la fabrication doit être rapide et l’usure générale de la voiture faible. Pour une fabrication plus simple, le même type de vis est utilisé quasiment partout, le moteur se met en place très facilement et tient par quatre vis, même chose pour la carosserie. Des solutions simples et efficaces et un jeu plus grand entre les pièces en mouvement garantissent une faible usure. En 1948, la décision est prise de la présenter en octobre, le secret restera total jusqu’à l’heure de l’inauguration ; et c’est la stupeur ! La première fois que l’on voit un véhicule d’encombrement normal, à quatre vraies places, aussi dépouillé, aussi utilitaire sinon démodé avec ses phares rapportés et une suspension aussi souple. Le moteur est un bicylindre quatre temps de 375cm3 consommant 4 à 5l aux 100km. Le démarrage à mécanique ne nécessite pas d’accus et le refroidissement se fait par air. Les premières 2cv sont livrées en 1949 au tarif de 185000 Anciens francs (1850 Nouveaux francs), soit 282 Euros…

La jeunesse éternelle
Dès son lancement le succès est au rendez-vous et les acquéreurs doivent attendre plusieurs mois avant de pouvoir prendre le volant de cette voiture synonyme d’indé- pendance et d’autonomie. on la voit partout, en ville, à la campagne et en bord de mer, décapotée pour devenir cabriolet, ou en version camionnette pour accomplir les tâches les plus obscures. Chaque année apporte son lot d ‘améliorations et toutes les générations lui trouvent des qualités. À partir de 1960, changement de ton : nouveau capot à cinq nervures, prise d’air de chaque côté et nouvelle calandre entièrement redessinée en alliage léger. Au fur et à mesure des améliorations apportées dans le domaine du confort, la 2cv se voit également parée de nouveaux coloris, et la fantaisie a tout pour séduire une clientèle jeune sensible au charme de la Charleston ou de la version France 3 peinte aux couleurs du Defender de la Coupe America. À la fin des années 80, les normes anti-pollution et les contraintes crash-tests condamnent la 2cv et la « der des der » sort de l’usine de Mangualde au Portugal le 27 juillet 1990.

Méhari, l’héritière
Anticipant la fin de production de la 2cv, Citroën a imaginé un véhicule dont la philosophie hérite de son illustre devancière. La Méhari fait son apparition en 1968, année héroïque, et devient le symbole d’un certain anti-conformisme. C’est le véhicule idéal pour les balades au grand air, se prêtant à toutes les activités, professionnelles ou ludiques, économe et d’un entretien facile. Son succès ne se dément pas au fil des années et les inconditionnels n’envisagent pas de s’en séparer tant son espérance de vie semble inconnue. Loin de mettre fin à sa production, Citroën lance un nouveau modèle entièrement redessiné pour répondre aux canons de la mode actuelle, mais l’esprit demeure.
De la « Deuch » à la Méhari en passant par l’icônique DS, Citroën a toujours fait preuve d’une grande perspicacité dans ses choix et a su générer une popularité qui ne se dément pas, en France comme à l’étranger. Les « Deuchistes » forment une communauté indéfectible perpétuant la vie de cette petite voiture entrée dans le patrimoine des générations romantiques et pragmatiques.