samedi 25 mars 2023

La précieuse légende Harry Winston

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A l’automne dernier, la célèbre Maison de haute joaillerie et d’horlogerie d’exception dévoilait les superbes créations de « The New York Collection by Harry Winston». Une collection précieuse très spéciale, qui résonne comme un vibrant hommage à son illustre fondateur. L’occasion de revenir sur l’histoire passionnante et passionnée de cette belle maison qui révolutionna radicalement la joaillerie moderne…

Comme toutes les belles histoires, tout commence par un incontournable « il était une fois »…
Il était une fois, le New York des années 30. Malgré la Grande Dépression, les gratte-ciels
poussent comme des champignons, les corps se balancent au rythme endiablé des groupes de jazz tandis que la tendance Art Déco envahit les façades des constructions. C’est au cœur de cette ambiance survoltée, en 1932 très exactement, qu’un talentueux gemmologue, Harry Winston ouvre sa première boutique éponyme, afin de partager avec le monde, sa vision avant-gardiste de la joaillerie. Mais remontons encore un peu plus loin…

Du talentueux gemmologue au « Roi des Diamants »

Fils de bijoutier, Harry Winston baigne depuis toujours dans l’univers créatif et précieux de la joaillerie : « Depuis ma plus tendre enfance, les bijoux n’ont cessé de me fasciner. C’est comme si j’en avais une connaissance innée » racontait-il. Il développe tout particulièrement, une réelle passion et un don certain pour évaluer et sublimer les pierres précieuses. Pour preuve, cette anecdote saisissante. En 1908, à l’âge de 12 ans, il remarque dans la vitrine d’un préteur sur gages, une bague avec une pierre verte qui se révéla être une émeraude de 2 carats. Le vendeur pensant qu’il s’agit d’une breloque lui cède pour 25 cents. Harry Winston la revendra deux jours plus tard pour 800 dollars. Un tour de force qui donne le ton d’un destin exceptionnel, avec les gemmes pour sacerdoce. En 1920, à seulement 24 ans, Harry Winston lance à New York sa première boutique « The Premier Diamond Company » dans laquelle il commercialise ses créations, qu’il réalise à partir de collections de bijoux qu’il achète au cours de ventes aux enchères.

Il récupère ainsi des pierres précieuses à moindre cout, les retaille et remplace leurs montures datées par un style plus contemporain visant à sublimer l’éclat et la beauté de chacune d’elles. C’est d’ailleurs ce qu’il fait avec la collection achetée à Arabella Huntington, la veuve du magnat des chemins de fer, qui lui cède en 1926, ses bijoux. Bien que démodés ils proviennent pour la plupart, de célèbres joailleries parisiennes. Harry Winston les retravaille entièrement, et leur apporte souplesse et modernité. Ce parti pris totalement novateur séduit très vite le tout New York. Le succès rencontré par ce dernier lui permet d’élargir ses activités avec le lancement de sa marque éponyme en 1932 et l’ouverture de sa toute première boutique au Rockefeller Center. Trois ans plus tard, en 1935, Harry Winston acquiert en Afrique du Sud, le Jonker, un exceptionnel diamant brut de 726 carats. On dit que M. Winston ne sachant comment le rapporter aux États-Unis l’envoie tout simplement en lettre recommandée. Le Jonker fait très vite la une des grands magazines internationaux en étant notamment photographié avec des stars comme Shirley Temple. Après 14 mois de labeur, il est finalement divisé avec succès en 12 diamants, dont le plus gros de 125,35 carats, taillé en forme émeraude, resta longtemps la gemme préférée d’Harry Winston qui la conserva plus de 14 ans avant de la céder au Roi d’Egypte.

Au cours de son existence, Harry Winston partagera l’histoire de nombre des plus célèbres diamants au monde. En 1938, il ne traverse pas moins de 3 continents pour mettre la main sur un diamant brut de 726,60 carats également : le Président Vargas, découvert au fond d’une rivière du Brésil. Il le fera cliver en 29 diamants individuels. En 1947, il acquiert auprès d’un Maharadja hindou, la Briolette des Indes, un diamant historique de 90,38 carats ayant, selon la légende, appartenu à Aliénor d’Aquitaine puis à son fils Richard Cœur de Lion ce qui en fait le plus ancien grand diamant connu au monde. En 1949, Harry Winston fait également l’acquisition de la collection complète de bijoux de Mme Evalyn Walsh McLean et par la même occasion, du diamant Star of the East de 94,80 carats de couleur D ainsi que de l’exceptionnel diamant Hope.

Ce mythique diamant bleu extrêmement rare de 45,52 carats est une merveille de la nature à l’histoire étonnante. En effet, rapporté des Indes au milieu du XVIIème siècle, il fut baptisé le ‘Bleu Français’ par Louis XIV qui le transmit de génération en génération de rois jusqu’à la révolution où il fut volé et où il disparut pendant plus de 40 ans. En 1830, il est acheté par Lord Henry Philip Hope qui lui donna son nom actuel avant d’être acheté par Mme McLean. Il est aujourd’hui exposé en permanence à la galerie Harry Winston de la Smithsonian Institution à Washington où il reçoit plus de 7 millions de visites par an.

« Aucun diamant ne se ressemble. Chaque diamant a une nature différente. On prend soin d’un diamant comme on prend soin d’une personne. »

HARRY WINSTON

Le joaillier des stars

Outre cet amour incommensurable pour les gemmes d’exception, Harry Winston était également précurseur en matière de communication. Il flaire très vite la formidable aura du cinéma et d’Hollywood. Pratique très répandue de nos jours, Harry Winston fut pourtant le tout premier joaillier à prêter des boucles d’oreilles en diamants à l’actrice Jennifer Jones, afin que celle-ci les porte au cours de la cérémonie des Oscars de 1944. Pari remporté, puisque cette année-là cette dernière est sacrée meilleure actrice. Au-delà des tapis rouges, Harry Winston met également en exergue ses créations dans des films inoubliables comme les « Enchainés » d’Alfred Hitchcock où Ingrid Bergman porte l’un de ses colliers de diamants, ou dans « Tout le monde dit I love you » de Woody Allen où le héros choisi une bague de fiançailles dans la boutique Harry Winston, ou encore dans l’extraordinaire « Le lauréat » de Mike Nichols. En 1953, dans « Les hommes préfèrent les blondes », c’est même son propre nom que chantonne l’inoubliable Marilyn Monroe dans son malicieux « Diamonds are a girl’s best friend ». Mais Harry Winston est également le joaillier des têtes couronnées, des chefs d’états et des grands de ce monde, de la famille Windsor, aux Kennedy, en passant par les stars de cinéma comme Natalie Portman, Scarlett Johansson, Halle Berry, ou encore Jessica Chastain… Aux Etats Unis il est même courant d’utiliser son nom pour désigner une ambiance élégante et luxueuse.

Une Maison riche des valeurs de son fondateur

A son décès en 1978, la Maison est reprise par ses deux fils qui poursuivent avec passion l’œuvre de leur paternel en développant les salons Harry Winston à travers le monde et en diversifiant les activités. En 1989, Harry Winston lance par exemple sa première collection horlogère : Ultimate Timepieces. Et ce nouveau département ne déroge pas aux règles d’exception de la Maison puisque tous les modèles de garde- temps sont en métaux précieux (or, platine ou encore en Zalium, un alliage inédit d’aluminium et de zirconium). En 2001, la Maison lance Opus, une collection de montres révolutionnaires imaginées avec des horlogers de renom indépendants. En 2007, la marque ouvre même sa propre manufacture à Genève afin d’améliorer ses capacité de développement et de production. La Maison perpétue également les valeurs de partage et de générosité de son fondateur, notamment avec le programme « Harry Winston Brilliant Futures », lancé en 2010, afin de favoriser l’accession de jeunes défavorisés à des formations de qualité.

Implantée aux quatre coins du monde, la Maison a inauguré ce mois ci son tout premier salon en Principauté de Monaco, au cœur de la nouvelle cour du fabuleux Hôtel de Paris. Et quand un mythe rencontre une légende, le résultat vaut le détour. Ce nouveau salon de 124 m2 a été entièrement imaginé selon les desideratas d’Harry Winston qui avait rêvé sa boutique de la 5ème avenue de New York, à l’image d’une luxueuse et confortable demeure, entre élégance pure et douceur intime. Ainsi le salon monégasque, à la fois chaleureux et raffiné est une authentique invitation à découvrir ou redécouvrir les créations somptueuses de la Maison. Pour l’occasion, une élégante soirée a accueilli les hôtes de la marque afin de leur dévoiler ce nouvel écrin sur mesure et les prestigieuses collections qu’il renferme.

Harry Winston. Hôtel de Paris Place du Casino 98000 Monaco Tél. +377 99 99 69 00

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