mercredi 7 juin 2023

Les marques impliquées dans le nautisme horloger

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Les montres dédiées aux marins servent parfois lors des départs des régates. Toutefois, elles matérialisent le plus souvent la passion de leurs propriétaires pour la belle plaisance et l’art de vivre qui lui est associé. Larguez les amarres pour un petit tour d’horizon des produits phares du métier…

Depuis maintenant plus de deux siècles, les grandes maisons horlogères investissent l’univers du nautisme car, jusqu’à l’invention du GPS (Global Positioning System), les marins devaient faire appel à une montre de précision, dénommée chronomètre par John Arnold en 1777, pour savoir où ils se trouvaient sur les océans du globe. Depuis, et par tradition sans doute, tout navigateur qui se respecte, voue un culte à la belle horlogerie parce qu’elle représente, même hors contexte nautique, l’attachement de son propriétaire à toujours tenir le bon cap.

Tradition oblige

Les marins attachés à matérialiser leur passion pour la navigation hauturière tout en entretenant à bord de leurs voiliers un semblant de cette tradition héritée de la Royale, sélectionneront un modèle en phase avec leur idéal. Les irréductibles férus d’histoire se pencheront alors vers la montre Constant Force Tourbillon d’Arnold & Son, parce qu’elle s’inspire de travaux du maître réalisés sur ses chronomètres d’antan. D’autres, plus poètes retiendront la Luna Magna en mémoire des recherches sur le calcul « des lunaires », l’autre moyen d’estimer la longitude en mer, mis au point à la fin du XVIIIème siècle par le Révérend Nevil Maskelyne, l’astronome royal et ami du génial horloger. Les Français connus pour être un peu chauvins, choisiront quant à eux une édition du plus français des horlogers d’origine de la région de Neuchâtel aujourd’hui en Suisse. Il s’agit évidemment de Breguet, et la pièce est tirée de la maintenant célèbre collection Marine. Toutefois, ces deux signatures n’ont pas l’exclusivité de la chronométrie embarquée. La manufacture Ulysse Nardin la partage avec elles depuis le milieu du XIXème siècle. Spécialiste des instruments de navigation de précision, cette maison propose à son catalogue un large éventail de références dédiées à l’univers nautique. Les capitaines désireux de souligner dans chaque détail, leur idée du standing de bord, se réserveront une création à complications comme la fabuleuse Marine Mega Yacht 44mm et équiperont chacun des membres de leur équipage ou au moins les officiers d’un modèle de la collection Marine.

Avoir le vent en poupe

Mais ces trois maisons de renom ont des concurrents sur le marché du nautisme. D’autres marques, conscientes du potentiel que représentent les propriétaires de yachts à voile ou à moteur et les sportifs gravitant dans cet univers à forte image, proposent depuis des années des montres dont les fonctions ont été pensées pour répondre aux besoins des skippers désireux d’avoir le meilleur placement sur la ligne de départ des régates auxquels ils participent. Certaines vont même jusqu’à sponsoriser des événements nautiques afin de se garantir à la fois une visibilité et une légitimité dans ce milieu. Ce secteur peut sembler marginal aux néophytes par rapport aux sports automobiles plus populaires, mais il s’impose comme une niche porteuse car les acteurs ont souvent les moyens de leurs ambitions et le souci d’entretenir leur image de marins, une fois loin des ports. Rien qu’en France on recense près de 200 000 bateaux et la plus grosse concentration de yachts au monde se trouve être en Méditerranée. Cela fait un joli vivier de clients à sensibiliser. Cela n’a pas échappé à la manufacture Rolex qui parraine parmi les plus belles régates internationales et qui propose le maintenant fameux chronographe de régate Oyster Perpetual Yacht-Master II dont la complication de régate est, avec son système de correction du décompte tout à fait spécifique, parfaitement adaptée à un usage en compétition. Depuis quelques années, cet instrument n’est plus le seul à disposer de fonctionnalités mécaniques avancées. Ulysse Nardin a lancé le chronographe Marine Regatta 44 mm qui intègre un compte à rebours avant départ extrêmement facile à lire parce qu’intuitif.

On retrouve l’idée du décompte de temps sous une autre forme chez Panerai avec, en sus, l’opportunité de recaler le décompte toutes les minutes afin d’avoir le « top départ » le plus précis possible et surtout le plus proche de celui du « bateau comité ». Le très moderne chronographe Luna Rossa Regatta de 47 mm de diamètre en Carbotech® ravira les fans de garde-temps contemporains, taillés à la façon des voiliers de l’America’s Cup. Et parce que la compétition à haut niveau entend d’avoir un vrai concurrent, Omega que l’on sait être le chronométreur officiel de l’épreuve, propose également un chrono de régate inspiré de cette course ultime pour les fans de vitesse à la voile. Pour eux, la marque au logo formé de la dernière lettre de l’alphabet grec a mis au point le chrono Seamaster Diver 300M America’s Cup Chronograph. On est loin du Speedmaster Apollo 8 Dark Side of the Moon choisi par François Gabard, le skipper français détenteur en 2017 du record pour le tour du monde en solitaire sur son trimaran de la Classe Ultime, mais lui est un météore nautique, donc le choix est logique…

Embruns d’évocations

Pour les autres, ceux qui n’ont pas d’attirance particulière pour la navigation, mais rêvent tout de même de souligner leur rôle de capitaine dans la vie, il existe un certain nombre de pièces susceptibles de répondre à leurs attentes. Les adeptes d’évocations nautiques pourront retenir le sobre chrono Admiral 42 ou l’Admiral 45 Tourbillon Openworked de la maison Corum car ces versions, itérations d’un garde-temps édité en hommage à la célèbre régate de l’Admiral’s Cup, portent des index en forme de pavillon maritimes. Certains sélectionneront le chronographe Portugieser Yacht Club « Orlebar Brown » de chez IWC pour sa sobriété et son allusion cocasse à l’univers maritime pour qui connaît Orlebar Brown, une ligne de vêtements de plage. Enfin, ceux désireux de montrer ostensiblement le cap que prend leur réussite s’offriront l’un des modèles des deux familles de produits horlogers les plus recherchés du moment que sont les Nautilus de Patek Philippe, toutes versions confondues, et les Royal Oak d’Audemars Piguet, elles aussi dans toutes leurs déclinaisons accessibles. Cela n’y paraît pas, mais ces deux collections ont un lien avec le nautisme. La première, au boîtier inspiré d’un hublot de yacht, a été créée en 1976 par Philippe Stern pour répondre à son envie d’avoir une montre à porter lors des régates qu’il faisait sur le lac Léman, à Genève. La seconde, l’inimitable Royal Oak d’Audemars Piguet, ici dans sa dernière version chronographe, a été dessinée en 1972 par Gérald Genta, d’après la forme d’un sabord de batterie de navire de guerre anglais du XVIIIème siècle.

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