L’aventure a commencé en 2009, quand SAS le Prince Albert II de Monaco rentre d’un voyage en Antarctique. Le souverain y avait remarqué qu’aucune des vingt deux bases d’exploration qu’il avait visitées n’étaient dotées de véhicule décarbonné. Il demande alors à Gildo Pastor, président de Venturi, d’étudier la faisabilité de concevoir un véhicule propre à l’usage, à destination des stations scientifique. Les ingénieurs de Venturi possédant une grande expérience dans le développement du véhicule électrique réfléchissent instantanément à la mise au point d’une solution « zéro émission » qui permette de se substituer aux véhicules thermiques dans les zones d’études en conditions extrêmes. Dès 2010, un premier projet est présenté à l’occasion du Mondial de l’Automobile de Paris, sur le stand Venturi. Il dévoile les contours d’un futur véhicule à chenilles, démontrant que l’électromobilité ne concerne pas que le monde de la voiture. C’est à Auron, station proche de Monaco, qu’ont lieu durant quatre jours et quatre nuits les essais par températures négatives avant de placer l’Antarctica nouvelle génération dans une chambre climatique à -40°C où ses fonctionnalités mères sont mises à rude épreuve. Ces tests ont permis de valider le bon fonctionnement des systèmes antigel et de dégivrage, ainsi que tous les composants électroniques par grand froid. Fort des résultats obtenus, le département R D du groupe monégasque s’installe en février 2019 en Colombie Britannique, région réputée pour ses conditions climatiques rudes. En mars 2019, trois pilotes, dont SAS le Prince Albert II de Monaco, se relaient pour effectuer un périple de 42km à flanc de montagne avec une température extérieure de -35°C, sur les terres des indiens Tahitan. Un contraste saisissant entre ce peuple présent dans cette région depuis plus de 10.000 ans, qui a accueilli l’expédition à bras ouverts, et les technologies futuristes de Venturi destinées à préserver les sites tout en permettant de les explorer.

Antarctica 2021
La version 2021 d’Antarctica reprend les codes stylistiques du modèle présenté en 2010 mais adopte une vocation plus utilitaire qui réduit légèrement sa surface vitrée pour des questions d’isolation thermique. Néanmoins, l’Antarctica est équipé d’un double vitrage étudié pour les températures extrêmes, avec un centimètre d’air laissé entre les deux panneaux vitrés. La structure d’Antarctica a été entièrement conçue et assemblée dans les ateliers de Venturi à Monaco. Les ingénieurs de la marque ont choisi un chassis tubulaire en acier, pour sa rigidité et la sécurité offerte à ses occupants.« Il nous fallait dessiner un arceau de sécurité qui soit une cage de survie, comme à bord d‘une voiture de rallye » souligne Louis-Marie Blondel, concepteur du projet Antarctica. Le poste de commande est très épuré et a été conçu pour permettre l’ajout d’outils de mesure, de capteurs, ou la connexion d’ordinateurs.
Plutôt qu’un volant, Venturi a préfèré implanter un joystick au centre de l’habitacle. Ainsi, le véhicule peut être piloté depuis les deux sièges avant, que l’on soit droitier ou gaucher. Ce joystick permet également de se passer d’une colonne de direction et demande uniquement une connexion par câble. Les deux moteurs électriques un par chenille- présentent l’avantage d’être très compacts, relativement légers, et d’offrir beaucoup de couple à bas régime. Antarctica est doté de panneaux solaires qui offrent plusieurs fonctionnalités. La première est d’offrir un accès à l’énergie quelle que soit la situation. Le panneau solaire peut apporter, lors d’une journée de 24 heures en Antarctique, 2kW d’énergie supplémentaire, solution qui permettra dans tous les cas de rester connecté à sa base par, au moins, l’alimentation des radios et du chauffage. « Venturi est une équipe soudée. Qu’il s’agisse d’exploration polaire, de Formula E ou de véhicules de record à deux ou quatre roues, ce sont toujours les mêmes équipes qui sont à la manœuvre. C’est une richesse incroyable et un partage d’expérience unique. »
Gildo Pastor, Président du Groupe Venturi.