
Depuis octobre 2022, la marque Sème répand ses valeurs de respect et d’authenticité. À travers des pièces intemporelles et faites en France du tissage à la confection, sa fondatrice Agathe Schmitt, entend donner un nouveau souffle à la mode et remettre en avant le goût de la qualité et l’unicité des savoir-faire textiles français.
Sème, c’est l’histoire d’une idée, d’une volonté : celle de donner naissance à une marque de prêt-à-porter éthique, écologique et 100 % made in France. Celle de « redonner du sens à la mode et aux vêtements », résume sa fondatrice. Comme une semence que l’on planterait et que l’on laisserait grandir, c’est en octobre 2022, sous l’impulsion d’Agathe Schmitt, que « ce projet » a pris racine et vu le jour. Dans la collection, on retrouve une veste, une chemise, un jean, un pantalon, une pochette et un sac, déclinés en deux couleurs et adaptés aux différentes morphologies de l’homme et de la femme. Des « intemporels » avec du « style », pour répondre à « une logique d’écoresponsabilité, on veut qu’ils durent dans le temps, qu’ils puissent être transmis, et pour ça, il faut que la qualité soit avec ».

Ces valeurs et cette « passion pour la mode », c’est de son enfance qu’Agathe Schmitt les tient. Née d’un père travaillant dans le textile et d’une mère styliste, l’Haut-Rhinoise d’origine reconnaît elle-même avoir toujours « baigné » dans le milieu de l’étoffe. Une submersion qui, très tôt, lui donne ce goût « pour le vêtement et surtout pour les produits de bonne qualité au niveau de la matière première, et donc du tissu. » C’est pourtant après avoir travaillé au sein d’un grand magasin parisien du groupe LVMH, qu’elle constate la difficulté à trouver des marques de prêt-à-porter qui allient « savoir-faire, authenticité et transparence, avec un prix autre que celui des créateurs ou du luxe, alors que c’était ce que les acheteuses me demandaient », déplore-t-elle.

Sauvegarder les savoir-faire
Si l’industrie textile française est aujourd’hui en péril, Sème se donne pour mission de la conserver. Une ambition familiale que la jeune entrepreneure de 35 ans partage avec son père, Pierre Schmitt, aujourd’hui PDG de Velcorex, Emanuel Lang, Tissage des Chaumes et Philea Textiles. Des entreprises datant respectivement de 1828, 1856, 1908 et 1998 et dotées d’un savoir-faire unique et historique. « Cela fait dix ans que je vois mon père se battre pour sauvegarder quatre usines textiles en Alsace. Je voyais toutes ces qualités incroyables à disposition, c’est ce qui m’a fait oser franchir le pas », avoue Agathe Schmitt.

Chez Sème, aucun tissu donc, ne provient de l’étranger pour être uniquement assemblé en France. De la filature jusqu’au lavage en passant par le tissage, la teinture, l’ennoblissement, la conception et la confection, chaque étape est réalisée dans une usine française dédiée. « Ce que les gens ne savent pas, c’est que la chemise qu’ils portent représente un minimum de trois ou quatre étapes qui sont chacune le fruit d’un savoir-faire et donc d’une usine. Si l’une d’entre-elles disparait en France, c’est une maîtrise qui est perdue », appuie la créatrice.

Agir en transparence
« On parle de mode responsable mais c’est quoi ? C’est une mode qui respecte la matière et les individus ». Au cœur des valeurs essentielles de Sème : l’honnêteté et la transparence. En se déclarant 100 % made in France, la marque souhaite que le consommateur sache et comprenne la signification de cette appellation. Sur le site, la composition, le nombre de kilomètres parcourus et les départements des différentes étapes de production sont inscrits pour chaque pièce. « Je ne voulais pas m’arrêter aux coutures, mais apporter une traçabilité qui va au-delà et être en mesure de la prouver avec les usines derrière », déclare l’alsacienne.

À l’inverse d’un vêtement produit en Asie qui traverse 65 000 kilomètres pour rejoindre les rayons des magasins français, un habit Sème en parcoure 2500 au maximum. Un circuit court, qui répond à une volonté de maintenir les sept étapes de création sur le territoire national et de respecter l’environnement.
Pour ce qui est du prix, 245€ pour le jean en lin, pièce phare de la collection, là encore, Sème en détaille l’origine avec précision : 4 % pour le développement, 15 % pour les matières, 19 % pour la confection, 2 % pour le transport, 10 % de TVA et 40 % de marge. Un tarif qui a pour objectif de rémunérer équitablement tous les acteurs et les savoir-faire de la chaine de valeur. Afin de rendre la marque accessible à tous, le paiement en trois ou quatre fois a été mis en place : « L’année dernière, j’ai fait une campagne de financement participatif. Sur les plus de 600 commandes, j’ai autant de personnes qui peuvent se permettre ce montant-là, que des personnes qui n’ont pas forcément le pouvoir d’achat mais qui veulent se procurer un vêtement de qualité et revoir leur mode de consommation », explique-t-elle.

Des ambitions grandissantes
Désormais âgée d’un peu plus de quatre mois, l’entreprise a évolué et les retours « sont encourageants et poussent à continuer de se battre pour ce projet ». « C’est assez incroyable parce qu’une vraie prise de conscience s’opère. J’ai deux clientes qui m’ont un jour dit qu’elles étaient contentes de retrouver avec Sème, la qualité de chemise qu’elles avaient autrefois avec une autre marque. Les consommateurs se rendent compte par eux-mêmes que la qualité des vêtements a baissé ces dix dernières années », affirme Agathe Schmitt.

Avec une clientèle qui grandit tant par une notoriété croissante sur internet, qu’au fil d’événements éphémères organisés dans toute la France, la fondatrice souhaite continuer d’informer sur l’importance de réfléchir sa manière de consommer et prévoit également d’élargir sa gamme de vêtements dans le futur. « On n’oublie pas d’où on vient, des matières, des usines. Mais à terme, on aimerait asseoir ces bases et proposer des déclinaisons plus larges avec d’autres tissus, d’autres couleurs », précise l’alsacienne. Les 6 et 7 mai prochains, Sème sera présente au salon du made in France de Lyon et un événement au sein du concept-store Safe situé dans le 3ème arrondissement de Paris, devrait être prévu courant du mois d’avril.
@semefrance