Plus aucune personne sensée n’a pas pris aujourd’hui conscience du réchauffement de la planète et de la déterioration du climat. L’activité industrielle et le trafic maritime en sont en grande partie responsables.
Les maux et les remèdes
Depuis plusieurs décennies la prise de conscience de l’appauvrissement des réserves de carburant fossile et de la pollution que celui ci entraine a amené les industriels et les pouvoirs publics à développer de nouvelles technologies pour endiguer ce phénomène. Le trafic maritime en constante augmentation est une activité largement responsable de ce fléau aussi nuisible à l’atmosphère qu’à la qualité des océans. Si la flotte des motoryachts naviguant dans le monde peut apparaître minime comparée au trafic commercial, elle génère des nuisances et des coûts auquels les constructeurs se sont attaqué depuis une trentaine d’années. Les motoristes sont les premiers concernés et les progrés dans ce secteur sont patents. Les moteurs de dernière génération sont moins gourmands en carburant, leur rendement plus efficace et les émanations de Co2 et autres particules nuisibles des échappements nettement réduits grâce aux systèmes de filtration. Intéressant autant les navires de commerce que les grands yachts, la motorisation hybride et la propulsion par Azipods font désormais autorité. Les moteurs installés dans les cales entrainent les génératrices fournissant l’électricité aux moteurs électriques reliés aux Azipods. Ceux ci peuvent tourner sur 360°, offrant une grande maneuvra- bilité et un meilleur rendement que la transmission traditionnelle par arbre et hélice. Certains yachts disposent d’une réserve de batterie leur permettant de naviguer une certaine distance et à faible vitesse sans faire appel au moteur Diesel. Le rejet à la mer des eaux usées est dorénavant mieux maitrisé grâce au traitement en interne de toutes les eaux utilisées à bord. Les petites unités, voiliers et motoryachts, sont équipés depuis plusieurs années de cuves stockant les eaux grises et noires qui seront pompées à la prochaine escale.

Planet Solar
En 1970, le premier choc pétrolier a eu pour effet bénéfique de pousser les recherches dans le domaine de l’Éolien et du solaire. Le commandant Cousteau a relancé le principe du turbovoile pour son navire de recherche Alcyone, mais c’est un des
rares exemples dans ce domaine et quelques projets plus ou moins farfelus pour faire avancer des cargos à l’aide du vent n’ont pas eu plus de succès. L’énergie solaire s’avére, en revanche, beaucoup plus prometteuse grâce aux progrés réalisés dans la conception des batteries avec l’arrivée du lithium. Le principal inconvénient de cette énergie douce et inépuisable demeure à ce jour les surfaces de panneaux nécessaires à bord des yachts. Considérée comme une énergie d’appoint, elle permet de fournir l’électricité de service et de propulsion dans le cas des motorisations hybrides. Le chantier Arcadia est exemplaire dans ce créneau, et les panneaux solaires sont de plus en plus présents, particulièrement à bord des catamarans disposant de vastes surfaces. En 2010, le catamaran Planet Solar a effectué un tour du monde en n’utilisant que ce type d’énergie, et depuis cinq ans, chercheurs et universitaires ne manquent pas le rendez-vous à Monaco pour démontrer le bien-fondé de leurs recherches.

Le retour des grands voiliers
De nouveaux armateurs aussi sensibles aux problèmes environnementaux qu’au plaisir incomparable que procure la navigation à bord des grands voiliers ont permis l’avènement de grands voiliers. Depuis une dizaine d’années plusieurs unités de 60 à 100m ont été construites par les meilleurs chantiers au monde. Alliant le confort des motoryachts et l’élégance des grands voiliers ils sont par nature « ecofriends ». Le plus emblématique à ce jour est Black Pearl construit par le chantier oceanco et dessiné par les architectes Nuvolari&Lenard auquels le propriétaire a demandé que son trois mats de 107m réponde aux normes les plus exigeantes de la classification « Zero emission », soit aucun rejet nocif dans la mer comme dans l’atmosphère. Réduire l’impact de l’activité humaine sur notre environnement ne constitue pas un rêve pieux et les passionnés de navigation se doivent d’être des pionniers dans ce domaine.
