« 1960 : la lune n’est plus une planète, mais une cible. » énonce le dramaturge canadien Bertrand Vac. Remettons-nous dans le contexte : à la fin des années 50, la guerre froide bat son plein entre les États-Unis et l’Union Soviétique. La compétition est au cœur de tous les esprits ; tout comme la conquête de l’espace qui apparaît alors comme l’objectif suprême de supériorité technologique et scientifique.
C’est ainsi que dès 1961, le président Kennedy lance les États Unis à la conquête de l’astre lunaire en se fixant pour objectif de réussir, avant la fin de la décennie, à être les premiers à poser sur la Lune un équipage sain et sauf et surtout à l’en faire revenir. Pari ardu d’autant que la même année, la Russie envoie le premier homme dans l’espace pour un vol à bord de la fusée Vostok 1. Le spationaute russe Youri Gagarine fait ainsi le tour de la Terre avant de revenir en Russie. Cet exploit intervient quelques années seulement après la mise en orbite par cette dernière du premier satellite (le fameux Spoutnik 1). Même si Kennedy n’aura malheureusement pas la joie d’assister à la concrétisation de son rêve, il en reste indubitablement l’investigateur et le chef d’orchestre principal en donnant à la NASA et à son programme spatial Apollo, les moyens financiers (jusqu’à représenter plus de 5,5% du budget de l’État fédéral) et humains (les astronautes sont recrutés parmi les meilleurs pilotes d’essais militaires soigneusement sélectionnés) de rattraper leur retard et même de dépasser celui-ci. Ce sera chose faite le 20 juillet 1969, lorsque la mission Apollo 11, avec à son bord Neil Amstrong et Buzz Aldrin, se pose en pleine Mer de la Tranquillité sur l’astre lunaire. Près de 600 millions de personnes (soit 1/5ème de la population mondiale) verront Amstrong être le premier homme à poser le pied sur la lune, ce qui lui inspirera le célèbre « C’est un petit pas pour un homme, un bond de géant pour l’humanité ». Mais il n’y a pas que l’humanité qui fit un bond de géant ce 20 juillet, la Maison Omega et son modèle Speedmaster peuvent en effet s’enorgueillir d’avoir participé activement à la réussite de cette belle aventure. A l’origine, en 1957, c’est pour les téméraires pilotes de courses automobiles, qu’Omega imagine un chronographe exclusif, entièrement pensé et réfléchi afin de résister, entre autres, aux diverses forces en présence et aux interactions de la vitesse. Son cadran s’inspire d’ailleurs directement du tableau de bord des bolides italiens de l’époque. La Speedmaster comme elle fut baptisée alors, rencontre immédiatement un vif succès auprès des pilotes qui y trouvent tous les arguments qu’ils recherchaient : comme sa robustesse aux vibrations et aux chocs ou encore son inédite lunette tachymétrique extérieure qui facilite le chronométrage des tours de pistes. Sa carrière semble toute tracée. Mais l’histoire en décide autrement puisque dès 1964, la NASA s’est mise en quête, pour ses astronautes, d’un chronographe d’exception qui devrait être capable de supporter toute une batterie de tests visant à démontrer son aptitude à aller dans l’espace. Plusieurs modèles de différentes marques sont testés mais seule la Speedmaster et son verre hésalite (qui a l’avantage d’être très léger et de ne pas se décomposer en petits fragments en cas de bris) endurent avec succès les 11 épreuves, parmi les plus rigoureuses jamais effectuées: vibrations intenses, fortes accélérations, chocs violents (6 chocs de 40G), humidité (240 heures à 95%d’humidité), chambre à vide, atmosphère saturée en oxygène, ou encore ces tests de températures (sur la lune cette dernière oscille en effet entre -160 et + 120°C), rien n’en vient à bout. L’Omega Speedmaster entre dans la légende et devient dès 1965 le seul garde-temps homologué par la NASA pour toutes ses missions spatiales habitées. Cette même année, Ed White (mission Gemini IV) l’arbore lors de sa première sortie dans l’espace. Evidemment, le modèle est également de la partie ce fameux 20 juillet 1969. Pour l’anecdote, on entend souvent que Neil Amstrong en portait une lors de sa marche sur la lune mais il n’en est rien car quelques instants plus tôt, lors de la descente du module lunaire, le minuteur de mission se bloque. La Speedmaster d’Amstrong servit alors de chrono de remplacement et resta donc à l’intérieur du module lunaire. C’est ainsi que la première montre à être allée sur la lune fut celle d’Aldrin. La Speedmaster d’Omega, surnommée dès lors la Moonwatch, fait ainsi ses premiers pas dans l’Histoire. Mais sa destinée est ponctuée de nombreux moments exceptionnels comme la remise par la NASA à la marque d’un très convoité Silver Snoopy Award pour son rôle déterminant dans le sauvetage de la mission Apollo 13 en 1970. Les astronautes durent en effet recourir à nouveau à la précision incomparable de leur Speedmaster Professional afin de chronométrer précisément le temps d’allumage des fusées, diminuer la vitesse et ainsi l’angle de trajectoire du vol à l’entrée dans l’atmosphère terrestre. Cette récompense au mérite représentant Snoopy en tenue d’astronaute Le « silver Snoopy award » récompense les personnes qui contribuent par leur effort au programme spatial et aux vols habités Omega est la première société à être auréolée d’une telle distinction. Ce Silver Snoopy Award sera d’ailleurs repris dans deux des nombreuses séries limitées (en 2004 et 2015) de la Speedmaster Moonwatch, aujourd’hui collectors. 60 ans plus tard, les hautes technologies et les progrès scientifiques ont totalement changé la face des missions d’exploration de l’espace. Mais les astronautes arborent toujours à leurs poignets, l’indémodable Speedmaster « Moonwatch ». A l’occasion de cet anniversaire tout particulier, la Maison Omega a choisi pour égérie George Clooney, une figure incontournable de la scène internationale. Il faut dire qu’en plus d’avoir incarné sur grand écran le courageux commandant Matt Kowalski dans le spectaculaire Gravity, l’acteur n’a jamais caché sa passion débordante pour la conquête spatiale. Ayant grandi à l’époque où les astronautes étaient de véritables héros populaires, il a toujours cultivé curiosité et admiration pour ces derniers. Il était d’ailleurs comme beaucoup devant son écran de télévision lorsqu’Apollo 11 alunit sur le satellite terrestre. Cet événement illustre l’esprit conquérant de cette époque, un temps où tout le monde croyait encore que tout était possible avec de la volonté et de la persévérance. Ce sont des valeurs chères à Omega et à George Clooney et c’est ainsi que tout comme Buzz Aldrin et son propre père à la même époque, George porte avec fierté la Moonwatch à son poignet. Six décennies plus tard, elle est toujours reconnaissable au premier coup d’oeil. Il faut dire que son design avant-gardiste et son mécanisme précurseur, qui ont tous deux peu évolué, n’ont rien à envier à ceux des montres actuelles. En effet, le calibre de la Speedmaster a peu changé par rapport à celui du modèle original : près de 14 mois sont nécessaires à la préparation de ses composants et l’assemblage de la platine de base nécessite toujours près de 80 opérations manuelles. Pour célébrer comme il se doit cet anniversaire, Omega dévoile à Baselworld 2017 des nouvelles versions de cette icône de la haute horlogerie dont: – la Speedmaster Racing Master Chronometer dont le cadran rend hommage à son héritage sportif automobile avec sa minuterie caractéristique (apparue en 1968), son cadran noir mat et ses éléments orange. – La Speedmaster 38mm Cappuccino qui se décline ici dans une version pleine d’élégance et de raffinement avec son boitier en acier et Or Sedna, les diamants de sa lunette et son bracelet en cuir à la teinte taupe-brun reprise dans les 3 compteurs ovales. Nul doute que la Speedmaster Moonwatch n’a pas fini de faire parler d’elle. Et pourquoi pas dans les années à venir… sur Mars ?